Psychomotricien·ne
Ah la psychomotricité… une discipline qui est encore aujourd’hui très peu connue du grand public. Pourtant, ce métier est indispensable : il participe au développement global de la personne via la prévention, les soins, la thérapie.
Description
Ce-tte grand-e spécialiste des troubles psychomoteurs parvient à placer le corps et l’esprit sur un même niveau, ce qui permet de faciliter un développement thérapeutique propre à chacun. Via ses actions, il-elle va réduire les troubles, jusqu’à ce que le bénéficiaire puisse s’adapter à une vie harmonieuse en société. Cela s’effectue selon plusieurs méthodes comme l’expression corporelle, l’éducation gestuelle, des activités de coordination et de rythme ou encore des jeux ludiques.
Ces méthodes s’installent dès lors, dans un cadre de “soins thérapeutiques” mis en œuvre pour aider des personnes atteintes de troubles neurodéveloppementaux, qui sont des disfonctionnements du développement cognitif et affectif pouvant se manifester dès la tendre enfance.
Son champ d’action intervient également dans le domaine de l’éducation et de la recherche, ou il-elle est en lien direct avec d’autres professionnels du secteur du psycho-médico-social (PMS). Il-elle réalise une méthodologie d’observation et élabore des bilans d’évaluation de la dynamique psychomotrice pour apporter un soutien à l’équipe dans laquelle il-elle se trouve, ainsi qu’un regard complémentaire aux besoins propres des nourrissons, des enfants, des adultes ou bien des personnes âgées qu’il-elle est amené.e à côtoyer.
Champs d’action
Divers champs d’application concernent le domaine de la psychomotricité. Parmi ceux-ci : le dépistage, la prévention et le traitement des troubles psychomoteurs du patient. Lorsque le psychomotricien intervient dans le cadre de la petite enfance, son travail aura une visée éducative. Il pourra mettre l’accent sur l’intégration sociale, mais aussi sur l’apprentissage scolaire. La méthodologie choisie consiste à soutenir le développement de l’enfant dans son milieu social, au travers “des expériences corporelles renouvelées”. Les outils sont multiples et peuvent englober le jeu, la relaxation, etc.
Quelles sont ses missions ?
Son rôle est d’évaluer les capacités psychomotrices de ses patients, du nourrisson jusqu’à la personne âgée, et de comprendre l’origine de leurs problèmes. Une fois cette tâche effectuée, il-elle rééduque le patient grâce à une thérapie corporelle pour aider à rétablir un bien-être, voire effacer un trouble du comportement ou handicap quand l’action est possible.
Le psychomotricien-enne réalisera des séances qui peuvent être individuelles ou collectives, selon le secteur dans lequel celui/celle-ci travaille.
Ses missions seront donc de :
- Prendre en charge la communication verbale et non-verbale du patient
- Evaluer les capacités psychomotrices du patient
- Détecter les besoins/attentes des interlocuteurs
- Participer à des actions d’informations
- Participer à des projets de recherches
- Consulter le dossier médical
- Observer et évaluer les compétences et les troubles
- Fixer les objectifs et les moyens du traitement
- Mettre en place et appliquer des protocoles de traitement
- Ajuster les modalités de traitement
- Effectuer des tâches administratives
Domaines pris en charge
La liste des troubles pris en charge par la psychomotricité ci-dessous permet de se faire une idée plus précise du métier :
- Le développement psychomoteur
- La stimulation psychomotrice et sensori-motrice dans les interactions précoces, les troubles psychomoteurs liés au retard d’acquisition motrice ou neuromotrice (troubles de la maturation et de la régulation tonique et posturale, …)
- Les troubles psychomoteurs liés aux troubles de structuration (troubles du schéma corporel, de la latéralité, de l’organisation spatio-temporelle, …)
- Les dysharmonies psychomotrices
- Les troubles tonico-émotionnels
- Les désordres liés à l’inhibition psychomotrice, à l’instabilité psychomotrice
- Les troubles du comportement ou de la personnalité
- Les troubles de la représentation du corps, d’origine psychique ou physique (image du corps)
- Les troubles psychomoteurs liés aux assuétudes, aux détériorations post-traumatiques, au vieillissement, aux maladies
- Les déficiences intellectuelles, sensorielles, motrices ou psychiques
Quelles sont les compétences à développer ?
- Connaissance de l’anatomie;
- Connaissance des troubles corporels;
- Connaissances psychologiques;
- Réalisation d’un bilan psychomoteur;
- Déterminer le traitement à mettre en place;
- Élaboration d’un programme d’activités et de compétences à développer;
- Observation de l’évolution de la personne;
- Ajuster le traitement si nécessaire;
- Assurer des prises en charge individuelles et/ou collectives;
- Créer des conditions relationnelles, spatiales et temporelles favorables;
- Garantir la sécurité;
- Analyser et adapter ses méthodes de travail;
- Travailler en équipe pluridisciplinaire;
- Communiquer avec les bénéficiaires et leur entourage;
- Rédiger des rapports de prise en charge;
- Tenir à jour les dossiers des personnes suivies;
- Respecter la déontologie et l’éthique de la profession;
- Actualiser ses connaissances.
Quelles sont les qualités à avoir ?
- L’ouverture d’esprit;
- La créativité;
- Le sens de l’observation;
- Être calme et avoir une bonne maîtrise de soi;
- La patience et la douceur;
- Le dynamisme et la réactivité;
- Une capacité d’adaptation;
- L’autonomie;
- La prise d’initiatives;
- Une bonne condition physique.
Déontologie
D’après l’Union Professionnelle Belge des Psychomotriciens Francophones (UPBPF), tous leurs membres doivent respecter une Charte Ethique établie sur les points suivants :
- L’accompagnement spécifique du psychomotricien ne peut et ne doit pas être pratiqué dans un objectif mercantile.
- Le psychomotricien-enne peut informer et communiquer à propos de ses activités, par le biais de communications écrites et orales, y compris sur internet. Cela comprend de manière non-exhaustive le type d’activité, les horaires, les tarifs, l’adresse, le niveau d’activités, le niveau d’accessibilité.
- Le psychomotricien doit, avec vigilance, éviter tout message apparenté à un démarchage ou à un dénigrement de confrères et consœurs.
- Le membre veille, en tant que psychomotricien-enne professionnel-le, à ne pas porter préjudice à l’image de la profession. Il sera notamment attentif à l’usage qui est fait de son nom, de sa qualité et de ses déclarations, ainsi qu’en ce qui concerne ses confrères. Chaque psychomotricien-enne professionnel-le participe par ses compétences et son intégrité à la réputation de la profession.
- Le membre tient compte des principes d’honnêteté et d’objectivité dans la présentation de sa pratique professionnelle. Il présentera sa formation, son ou ses diplômes et ses expériences professionnelles avec le plus de clarté possible. Il présente clairement les limites des champs d’intervention : éducation, prévention, ou soin.
- Le-la psychomotricien-enne n’impose pas ses prestations au bénéficiaire qui reste libre du choix d’un suivi psychomoteur ou d’une autre thérapie. Il-elle reste soucieux d’évaluer, avec le bénéficiaire, ou sa famille, les bénéfices de ses soins.
- Aucune transaction financière, au sens large du terme, ne peut être acceptée ou payée pour diriger les bénéficiaires vers d’autres soignants. Une législation pénale existe en la matière. L’Union peut également sanctionner le membre conformément à ses statuts.
Formation
Si ce métier riche en émotion semble être votre prochaine vocation professionnelle, il vous faudra obtenir un Bachelier en psychomotricité pour exercer en tant que telle. C’est par le biais d’une formation de trois années ans en Haute Ecole que vous apprendrez les rudiments de la psychomotricité. En Belgique, une série d’établissements scolaires vous donne accès à cette formation. Comme toute autre formation du type court, celle-ci devra répondre aux exigences du Cadre Européen de Certification (CEC) de niveau 6. Etant à la base une formation du domaine paramédical, ce cursus d’apprentissages est intégré dans le domaine des « Sciences de la motricité », qui d’ailleurs est au même titre que l’ergothérapie, la kinésithérapie.
Au programme du Bachelier, vous y étudierez les sciences fondamentales et biomédicales (l’anatomie, la biologie), les sciences humaines (la psychologie, la science de l’éducation, la sociologie), l’art de la psychomotricité avec des stages pour mieux vous imprégnez du métier de psychomotricien-enne.
Les étudiants qui sortent de cette formation de 180 crédits d’enseignement obtiennent le grade académique de Bachelier en psychomotricité officiellement reconnu par la Fédération Wallonie- Bruxelles. Par contre, il est important de savoir que depuis quelques années, la profession de psychomotricien fait l’objet de nombreuses polémiques. En cause ? La décision de l’ancienne ministre fédérale de la Santé, Maggie De Block, de ne pas reconnaître le métier de psychomotricien comme profession paramédicale. Conséquence : les diplômés ne peuvent pas effectuer certains actes thérapeutiques.
Notons encore qu’il existe aussi une formation en psychomotricité d’une durée d’une année d’apprentissage et accessible après un premier diplôme en psychopédagogie, paramédical ou social. Dans ce cas, il s’agit d’une formation relevant du champ pédagogique. Mais attention, ici, il s’agit non pas de travailler en tant que psychomotricien mais d’obtenir une qualification en psychomotricité en conservant son titre initial.
Possibilités de carrière
Le choix s’offre à ce-tte professionnel-le de la santé de pouvoir soit travailler en tant que salarié, pour un établissement ou d’un service du secteur psycho-médico-social (PMS), soit d’intervenir en tant qu’indépendant-e. Si celui/celle-ci décide de travailler en tant que salarié, son horaire sera généralement attribué en journée, car la collaboration avec des médecins, psychologues, kinésithérapeutes, infirmiers, puériculteurs et éducateurs sera obligatoire pour l’établissement de projet ou du suivi du bénéficiaire pris en charge.
En tant qu’indépendant-e, il-elle pourra aménager ses horaires comme bon lui semble, pour la simple et bonne raison que cette recherche de patient-e-s à encadrer sera son gagne-pain quotidien. Donc à vous de vous diriger et de prendre contact vers les centres et institutions requérant votre présence.
Salaire
Selon le site salaires.be, le salaire brut mensuel moyen d’un.e psychomotricien.ne qui débute dans le métier est de 2.564 euros. Vous souhaitez plus de détails ? On vous conseille notre article Salaire : combien gagne un psychomotricien un Belgique ? (guidesocial.be)
L’évolution professionnelle du psychomotricien-enne
Une fois le diplôme en poche, la possibilité de travailler dans de différents secteurs d’activités, en qualité d’indépendant ou d’intégrer un service ou établissement social, hospitalier, d’accueil et bien d’autres encore s’offrent à ce-tte professionnel-lle :
- Centre d’accueil de la petite enfance
- Les crèches
- Les pré gardiennats
- Les maisons maternelles
- Consultation ONE (Office de la Naissance et de l’Enfance)
- Centres PMS (centres psycho-médico-sociaux)
- Les services et centres de santé mentale
- Les maisons médicales
- Les structures d’accueil pour personnes handicapées
- Les centres médicaux et hôpitaux (néonatologie, pédiatrie, neurologie, psychiatrie, traumatologie, revalidation, gériatrie, soins palliatifs)
- Les centres de réadaptation fonctionnelle
- Les maisons de repos et les maisons de repos et de soins
- Les institutions de l’aide à la jeunesse
- L’enseignement spécial
- L’enseignement fondamental et secondaire ordinaire
- En consultations privées
- Les structures d’accueil conjoint parents-enfants
- Les maisons de quartier
- Lieux d’animation et de loisirs
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